Oreo-like 1.0

Je suis censée être pâtissière, et je ne vous parle pas de pâtisserie. Alors voilà : aujourd'hui, samedi, je fais des oreo maisons.

J'adore la pâtisserie. Je la trouve magique, proche de la chimie, merveilleusement subjective. C'est le plus court chemin vers une personne, ce sont ses meilleurs souvenirs, c'est le meilleur moyen d'établier un lien. La pâtisserie parle au reptile en nous, dans le sens qu'elle fait partie de nos plus vieux souvenirs. Offrez-moi un éclair et je me transforme en une aimable petite créature inoffensive. Je n'aime rien tant que de manger de la crème diplomate à la petite cuillère. La vanille m'émeut, la pâte m'apaise, le mascarpone me rend folâtre. Je vénère la pâtisserie.

Un oréo, c'est pas très sérieux. Ca s mange machinalement, ça s'achète tout fait, c'est américain. Yurk. Sauf que voilà, on ne se contrôle pas toujours, et les oreos, c'est une de mes passions.
J'y ai converti mon Coloc Préféré. Et quand il a entendu parler du concept d'oreo "géant", il a filé tout droit chez moi et m'a fait les yeux doux : "Gabbyyyyy ? Tu ferais un oero géaaaannt ?". Je ne sais pas résister à une demande de pâtisserie. J'ai dit oui.

Pour le biscuit, je savais plus ou moins sur quoi je partais. J'avais une idée d'à quoi la pâte crue devait ressembler, je savais que je partais sur un truc sablé, pas gonflé, pas trop friable, riche en cacao, riche en sucre pour compenser l'amertume et sublimer le parfum, une touche de vanille surtout à l'olfactif histoire de donner de la rondeur à tout ça, ... J'avais mon idée. Et les sablés et moi, c'est une longue histoire.
La crème me posait plus de problème. La crème des oreos n'est même pas une crème à proprement parler, on est sur un truc assez sec en bouche (exit le beurre), à mi-chemin entre le pâteux et l'onctueux. S'il fait juste assez chaud, la crème se décolle des biscuits sans y laisser de trace, donc on a quelque chose qui pour moi ne peut être qu'un colloïde de matière grasse sèche. Je suis partie sur du glaçage royal avec du lait en poudre, pour cette première expérience. Je n'avais pas fini de le faire que je voyais que ce n'était pas encore ça, mais soit. La prochaine fois, je pense plus démarrer sur une base de fondant, et éventuellement travailler avec du lait en poudre ou un truc comme ça. Le problème du lait en poudre est que s'il résout le problème matière grasse/sensation sèche, il donne un parfum que j'associe irrémédiablement au chocolat blanc, or la crème des oreo est à peine vanillée, mais au fond elle n'a pas énormément de goût (et donc pas celui du chocolat blanc).

Voici mes recettes :
Biscuits :
- 100g de farine T55
- 60g de sucre blanc fin
- 15g de sucre glace/impalpable si vous êtes belge ;)
- 95g de beurre salé froid (oui... c'est beaucoup)
- 30g de cacao amer en poudre
- 1 c.c. d'extrait de vanille
(Je suggère de rajouter de la vanille en poudre ou de remplacer une partie du sucre par du sucre vanillé)
(Sans doute un peu trop de beurre. Sans doute que 80g de beurre et genre 15g de lait en poudre seraient pas mal. Mais avec 95 c'est très bon quand même.)

Mélanger les sucres, la farine, le cacao. Sabler le beurre (y aller à la main on voit mieux), ajouter la vanille, repos 30-45min au frais. Goûter abondamment (dévorer dans le pot, tant qu'à faire, cru c'est exquis.) Abaisser sur 4mm avec papier sulfu, découper comme on le sent, cuire à 170-180°c sans la chaleur tournante pendant 10-12 min.

Crème :
- 1 blanc d'oeuf
- 20g de lait
- 70g de lait en poudre
- 130g de sucre glace
- 3 c.c. extrait de vanille
(Trop liquide, pas dégueu du tout mais c'est pas ça, ou alors faut rajouter une tonne de fécule et c'est pas cool.)

On mélange bien, on réserve au frais pour dresser à la dernière minute.
(31/08/13)