Péripéties - suite

Je vous l'avais dit (genre ici), les péripéties, j'aime pas ça et j'y suis pas douée.

Pour pallier à ce drame qui ronge ma vie (enfin... raisonnablement, quoi), j'ai plusieurs techniques. Déjà, je me fais des p'tits plans. Une fois que je sais ce que je vais raconter, je le découpe grosso modo en scènes. Ca fait une liste qui ressemble à ça :

- Gérard va acheter un croissant, il est à la boulangerie quand il rencontre géraldine pour la première fois (mais c'est discret, genre on la voit en background). Il taille une bavette avec la vendeuse, bien préciser une connerie comme "haha, mon beau-frère aussi il est comme ça !", comme ça on sera pas tout "WTF?" quand on commencera à parler d'épidémie, chekov's gun, je fais ce que je veux
- En sortant Gérard voit un type courir et peut-être il a du sang sur lui ou alors c'est une tâche, on sait pas
- Il rentre chez lui (préciser que les voisins sont silencieux pour un samedi, dis-donc), il bouffe.

Souvent y'a des p'tites notes et des trucs anodins à pas oublier. Et la liste résume toute l'histoire, c'est son squelette, y'a les ambiances à faire, les chanons qui aideront et tout. Avant je ne me servais pas de listes comme celles-là, et je faisais de la merde (n'ayons pas peurs des mots). Maintenant je comprends que c'est sans doute l'étape la plus importante de l'écriture, et quand un auteur professionnel me dit qu'il ne s'en sert pas sous aucune forme, j'oscille entre lui demander s'il vient de Vénus ou considérer qu'il écrit de la merde. (Voire les deux. Tout est possible.)

Récemment, j'ai trouvé une autre astuce, et je la partage avec vous parce que je suis toute douce. (Oui.)
Plutôt que de faire que mon héros est un gros con qui prend les mauvaises décisions, je m'arrange pour ne pas lui laisser le choix. Comme ça, il est forcé dans sa péripétie.
Par exemple : On ne peut pas reprocher à Frodon de ne pas sauter sur le dos d'un aigle pour aller balancer l'anneau dans le feu de Mount Doom, vu qu'il ne sait sans doute pas que c'est une option. Gandalf ne lui laisse pas le choix : il lui dit d'y aller à pattes et c'est tout.
(Par contre, bien sûr, on a toujours le problème de Gandalf qui pense pas à taper Frodon sur un aigle. Mais on pourrait le régler en considérant qu'aucune créature saine d'esprit, même un putain d'aigle géant, n'accepte d'approcher l'anneau. Auquel cas on pourrait dire "oui mais pourquoi il le file à Frodo plutôt qu'au dude sur qui l'anneau n'a aucun pouvoir ?" A ça on pourrait imaginer comme réponse que si ce mec-là finissait quand même par être corrompu, il ferait plus de dégats que Frodo si ce dernier venait à être corrompu. Donc pas le choix. Donc ça roule.

Voilà comment je contourne les péripéties, maintenant. Avec des personnages secondaire.
C'est cool ma vie, hein ?