Je suis grosse et j'aime pas ça

Je suis une ancienne petite grosse. Vraiment. Du genre de ceux dont on se moquait à la récré. En plus j'avais des lunettes, toutes les bonnes réponses, une incapacité à me rappeler des visages, et les skills sociaux d'un homard. Vous imaginez le tableau.
Aujourd'hui je fais du 36 en t-shirt, du 38 en pantalons, et j'ai les mensurations d'Irene Adler dans Sherlock (sans dèc, cet épisode a été étrange pour moi).

Sauf que récemment je me suis pesée, et que je suis trop lourde pour ma taille, et que je suis grosse.
Les kilos en trop de l'enfance, je les ai perdus en douce. Mine de rien. Un jour j'avais deux ans en plus et 10cm de tour de taille en moins. Je n'ai rien vu venir. Et mon image de moi n'a jamais changé. Vous savez le cartoon où une fille tout en os se regarde dans le miroir et y voit des bourrelets ? C'est moi. Je crois. Dans les bons jours le crois. Dans les mauvais jours je sais que je suis grosse.
Je veux des os. Des lignes droites. J'aime tant les os.(*) Je veux voir mes clavicules, voir mes scapuler rouler sur mon dos, deviner l'ivoire de mes métacarpes, me débarasser de toute rondeur excédentaire dans mon visage. Sentir mes hanches tendre le tissu de mes robes, savoir que mes rotules dansent à chacun de mes pas, me repaître des inombrables petits os de mes chevilles en mouvement dans mes hauts talons.
Je veux que mes muscles caressent mon squelette comme un écrin caresse un bijou, et ne se contentent pas de le dissimuler bêtement.

Je suis grosse. Et j'aime pas ça. Mais je ne revois Sacha la Divine (dont vous saurez tout le 16/08) que le 20/09. D'ici-là, on dit que je peux avoir perdu 5kg ? Soupes, compléments alimentaires pour ne manquer de rien et faire pousser mon exquise chevelure, piscine ?

* Je vous ai dit que c'est pour les os que j'ai failli être médecin à la base ? J'ai découvert des tas d'autres trucs fascinants en prépa de médecine qui m'ont confortée dans mon choix, mais à la base, mon dada, ce sont les os.